lundi 2 mars 2020

Interview de Bruno Zincone, monteur de Raymond Depardon et Jean-Marie Pallardy

 
Bruno Zincone durant son interview, et Bruno Zincone dans Kill for love

Parmi mes nanars favoris, il y a Kill for love de Jean-Marie Pallardy, et c'est en partageant un extrait sur Twitter qu'une abonnée m'a dit avoir rencontré le réalisateur... parce qu'elle travaille avec son monteur, Bruno Zincone !
En me renseignant, j'ai vu la diversité des œuvres auxquelles avait participé Zincone, qui a fait ses débuts sur un documentaire de Raymond Depardon (photographe ayant reçu la légion d'honneur en 2016), a travaillé avec Jean-Pierre Mocky, a réalisé Gros dégueulasse et Emmanuelle 6, et a collaboré à tout un tas de nanars.
Je me doutais qu'il aurait beaucoup de choses à raconter, et j'en ai eu la confirmation dès que je l'ai eu au téléphone : il avait une vision lucide de sa carrière et ne rechignait à aborder aucun sujet.

Ça m'a là encore donné l'occasion de rencontrer un homme des plus sympathiques, et en plus d'anecdotes hilarantes, je trouve que son témoignage met en lumière une réalité méconnue du monde du cinéma.

Mais s'il y a une chose à retenir surtout... c'est qu'il faut toujours partager des extraits de ses nanars favoris sur internet !


Dans les prochains jours, je partagerai sur le blog de nombreuses photos de tournage que Bruno m'avait prêtées pour cette interview.

En attendant, je vous mets, en supplément, plusieurs anecdotes dont Bruno nous a fait part, pour la plupart en dehors de son interview :
-Il a monté le clip de "Chacun fait c'qui lui plaît" (dans lequel apparaît Jean-Marie Vauclin !)
-Aux débuts du Parc Astérix, il a créé tous les bruitages des automates.
-Il a rencontré sa femme, Florence Fontaine, grâce à Pallardy. Bruno montait l'un des films en Turquie, quand Florence a contacté Jean-Marie Pallardy en tant qu'actrice.
-Florence devait avoir plus de scènes dans Kill for love, notamment une où son personnage, amoureux de celui joué par Jean-Marie Pallardy, regardait son portrait dans sa chambre. Cela n'a jamais été tourné car Pallardy repoussait à chaque fois le moment de le faire, en se disant qu'il avait Florence sous la main pendant tout le tournage. C'est pour cela que Bruno a filmé de lui-même des plans où l'on voit Florence observer et écouter ce qui se passe dans le château, histoire qu'elle soit plus présente dans le film.
-Pallardy aurait perdu des opportunités de faire des films et aurait brûlé des ponts... en ne se gênant pas pour draguer des femmes de producteurs, même en leur présence.
-Pallardy devait faire un film avec Anthony Quinn, mais à force de trop faire tarder le projet, l'acteur est décédé entretemps. Il aurait aussi été en contact avec Rod Steiger et James Coburn.
Bruno attribue la présence de stars dans les films de Pallardy au fait que ce dernier ose aborder n'importe qui pour les embarquer dans ses projets ; il a aussi rencontré Sharon Stone par hasard, et aurait voulu la convaincre de jouer pour lui.
-Ayant travaillé sur Chômeurs en folie (une comédie d'une nullité abyssale, qu'on a dû s'infliger pour l'interview), Bruno a décrit son réalisateur, George Cachoux, comme un opportuniste, qui voulait faire du cinéma pour s'entourer de femmes, et qui était très porté sur le porno.
Bruno n'avait pas grand chose de plus à dire sur le film... qui nous a fait perdre des neurones pour rien, au final.
A noter que Cachoux avait aussi tourné Le chouchou de l'asile, comédie avec Daniel Derval qui était déjà bien gratinée (on l'a pas vue en entier, mais les extraits étaient terribles).
-Bruno ne connaissait pas (ou avait oublié) à quoi ressemblait l'affiche finale de Bactron 317. Il l'a découverte quand je la lui ai montrée. Il avait conçu sa propre affiche, qui n'avait pas été retenue.

-Quand il ne voulait pas signer un film en tant que monteur, il était crédité en tant que Camille Cizodor (sur L’insatisfaite, un film érotique de Pallardy, il s’appelle toutefois Guillaume Cizodor).
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire